Mabuiga (Hello en Garifuna)
J’ai beau cherché, je ne me souviens pas exactement d’où me vient cette passion pour le voyage.
Une chose est certaine, c’est ma mère qui m’y a initié. Belle coïncidence, la Côte d’Ivoire, le Bénin et la Guadeloupe font partie de mes premières expériences.
Je traverse les eaux et les frontières comme si j’étais chez moi partout. Il fut un temps, j’aimais me présenter comme un citoyen du monde bien que ma couleur de peau pût faire de moi un suspect aux yeux de certains douaniers qui prenaient souvent du temps en examinant mon passeport. Oui il est français et oui c’est bien moi sur la photo. Être né en France m’aura octroyé ce privilège dont je suis conscient quand je pense à mes frères africains qui n’ont pas l’opportunité de sortir de chez eux librement.
Quelque chose me frappe en parcourant le monde. Rare sont les endroits où je ne remarque pas la présence de la diaspora africaine. Les évènements nous ont séparés, dispersés mais la fatalité doit nous réunir là où tout à commencer.
Je m’efforce de reconstituer le puzzle. Les pièces de celui-ci, bien qu’éparpillées, sont petit à petit rassemblées.
Un jeu de piste, la quête d’une vie dont les indices me parviennent à travers les livres, les témoignages, les recherches, les rêves et les débats à n’en plus finir au cours desquels on refait le monde en famille ou entre amis. L’Afrique reste une énigme et se retrouve souvent au centre de discussions interminables.
Mon aventure passe par le Bélize. Je ne sais pas à quoi m’attendre en m’y rendant et bizarrement j’appréhende un peu.
J’aime le premier contact avec les locaux, en général le chauffeur de taxi ou une personne à qui je m’adresse pour m’assurer que je me dirige bien vers mon lieu d’hébergement.
- Where are you from?
- I am from Benin. Do you know?