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Voyage à Belize

nourriture Bélize
Mabuiga (Hello en Garifuna) J’ai beau cherché, je ne me souviens pas exactement d’où me vient cette passion pour le voyage. Une chose est certaine, c’est ma mère qui m’y a initié. Belle coïncidence, la Côte d’Ivoire, le Bénin et la Guadeloupe font partie de mes premières expériences. Je traverse les eaux et les frontières comme si j’étais chez moi partout. Il fut un temps, j’aimais me présenter comme un citoyen du monde bien que ma couleur de peau pût faire de moi un suspect aux yeux de certains douaniers qui prenaient souvent du temps en examinant mon passeport. Oui il est français et oui c’est bien moi sur la photo. Être né en France m’aura octroyé ce privilège dont je suis conscient quand je pense à mes frères africains qui n’ont pas l’opportunité de sortir de chez eux librement. Quelque chose me frappe en parcourant le monde. Rare sont les endroits où je ne remarque pas la présence de la diaspora africaine. Les évènements nous ont séparés, dispersés mais la fatalité doit nous réunir là où tout à commencer. Je m’efforce de reconstituer le puzzle. Les pièces de celui-ci, bien qu’éparpillées, sont petit à petit rassemblées. Un jeu de piste, la quête d’une vie dont les indices me parviennent à travers les livres, les témoignages, les recherches, les rêves et les débats à n’en plus finir au cours desquels on refait le monde en famille ou entre amis. L’Afrique reste une énigme et se retrouve souvent au centre de discussions interminables. Mon aventure passe par le Bélize. Je ne sais pas à quoi m’attendre en m’y rendant et bizarrement j’appréhende un peu. J’aime le premier contact avec les locaux, en général le chauffeur de taxi ou une personne à qui je m’adresse pour m’assurer que je me dirige bien vers mon lieu d’hébergement.
  • Where are you from?
  • I am from Benin. Do you know?
Mon accent français quand je parle anglais ou espagnol me trahit. Les gens savent que je ne suis pas d’ici mais incapables de déterminer d’où je viens exactement. Moment idéal pour leur parler du Bénin et de l’Afrique en leur rappelant que c’est aussi chez eux. Mon itinéraire est défini mais je me laisse une marge de manœuvre si un endroit me plait plus qu’un autre. J’ai un but précis, celui d’aller à la rencontre de la communauté Garifuna. J’ai préféré commencer par San Ignacio situé à l’ouest du pays à quelques kilomètres du Guatemala. Choix judicieux d’avoir entamé mon périple à l’ouest plutôt qu’à l’est où se trouve pourtant la raison principale de mon voyage. J’ai pu découvrir des sites mayas et un environnement différent de celui que je vais découvrir dans l’autre partie du pays. Samedi 27 janvier 2024. Ma journée commence allongée dans un hamac sous le soleil. Elle ne pouvait pas mieux débuter. Le soleil me rend heureux, il est une source d’énergie inestimable. Il nourrit mon corps et mon âme. nourriture Bélize Direction Hopkins, village où je vais pouvoir m’imprégner dans la culture garifuna. Pour m’y rendre, je prends un bus. J’arrive à destination et le seul contact significatif est celui que j’ai avec des touristes américains qui me complimentent sur ma tenue africaine que je porte pour l’occasion. J’ai faim et j’ai envie de poisson comme au bled avec comme paysage la mer. L’endroit est trouvé. Par contre pour le poisson braisé, faudra repasser mais pas grave car j’aurai néanmoins trouvé un message divin dans ce petit restaurant improbable. Il n’y a pas de hasard dans la vie. Ou plutôt, comme dit Albert Einstein : « Le hasard, c’est le déguisement que prend Dieu pour voyager incognito ». « Maybe it’s not perfect but this is paradise » Maybe it’s not perfect but this is paradise Cette citation fait écho avec la réponse que j’ai donnée tout au long de mon séjour aux gens qui me demandaient comment j’allais. Je leur répondais que ça ne pouvait qu’aller puisqu’ici c’est le paradis. À part ce clin d’œil de l’Univers, rien d’excitant. Le village est calme presque désert, bref loin de l’expérience que j’imaginais. Je m’endors sur la plage, toujours sous le soleil en attendant l’heure du bus de retour. Je ne le sais pas encore mais c’est à la fin de ma sieste que va commencer l’aventure. Un concours de circonstances va faire en sorte que je me retrouve à un arrêt de bus en compagnie de deux hommes et trois femmes appartenant à la communauté garifuna. Une heure et demi à attendre mais l’opportunité de faire connaissance avec des membres de cette communauté. Pour couronner le tout, nous aurons le droit à une promenade à bord du pick-up d’un homme qui nous a gentiment pris en stop. Terminus Seine Bright un village situé à même pas dix minutes de l’auberge où je séjournais. Je me suis promis d’y retourner le lendemain et continuer mon enquête. homme à Bélize La journée est terminée, je suis à quelques mètres prêts au même endroit que là où elle a commencé mais cette fois, ce sont la lune et les étoiles qui illuminent le ciel pendant que je me remémore cette merveilleuse . Seine Bright De retour à Seine Bright, j’ai rendez-vous avec un homme qui ne le sait pas encore. Son nom est L. Williams. C’est lui qu’on m’a conseillé de voir pour tout savoir au sujet des garifuna. Il va m’accueillir chez lui pour me donner un cours improvisé sur l’histoire de sa communauté. Il présente les garifuna comme un peuple côtier qui vit de la pêche, de l’agriculture, fière et ayant tenu tête aux esclavagistes. Cette population est le résultat d’un mélange entre africains qui se sont affranchis et des indigènes (Caraibes et Arawaks). Parmi ces africains, L. Williams affirme que plusieurs sont originaires du Bénin et du Nigéria. Ils ont connu des périodes de guerres successives contre les Britanniques qui ont notamment données lieu à la défaite du chef Joseph Chatoyer puis la déportation de milliers d’hommes garifunas vers diverses îles des Antilles. À l’heure actuelle, une grande partie de cette communauté se trouve au Honduras, au Bélize, au Guatemala, au Nicaragua et une forte diaspora aux États-Unis. Ils tentent tant bien que mal de préserver leur culture à travers la musique et la danse rythmées au son des tambours. Leur gentillesse et leur joie de vivre sont les principales caractéristiques des garifuna à l’image d’un officier de police avec qui j’ai sympathisé sur la fin de mon voyage et dont j’ai eu le privilège d’être escorté à mon auberge puis à l’aéroport au moment de mon départ. Si Dieu veut on se retrouvera au Nigéria pour visiter ce pays qui nous lie par nos origines.      

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