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Se rapproprier son pouvoir et se libérer du contrôle mental.

blog panafricain

“Quoi d’étonnant si la prison ressemble aux usines, aux écoles, aux casernes, aux hôpitaux, qui tous ressemblent aux prisons ?”

De Michel Foucault / Surveiller et punir

Le plan parfait.

Bizarre cette sensation quand je vois les enfants à l’école ou dans la cour de récréation. À chaque fois ce sentiment mitigé. Ils apprennent sans aucun doute mais on dirait qu’on les maintient plus occupés qu’autre chose. Entre nous que leur enseigne-t-on vraiment et comment on les éduque? Ils passent autant de temps avec nous qu’avec des individus qui font partie du système qu’ils le veuillent ou non. Je suis certain d’avoir déjà entendu la phrase suivante sortir de la bouche d’un maitre ou d’une maitresse d’école (d’ailleurs cette manière de les désigner n’est pas anodine) : « les enfants nous ne sommes pas à la garderie ».

À mon sens, un petit peu quand même puisque les parents travaillent dur, charbonnent pour nourrir leurs enfants qu’ils n’ont pas le choix de confier à l’école en les programmant inconsciemment avec des discours du type : « fais tes devoirs, apprends tes leçons, écoute les consignes, dépêche-toi on va être en retard à l’école ». Une pression permanente qui cause du stress, de l’angoisse et qui inévitablement se ressent dans les relations interpersonnelles.

Les bus jaunes me rappellent les bus des prisonniers qu’on transfert dans les films américains. La sonnerie qui retentit chaque heure, leur dit quoi faire et quand le faire. Avant ça, alignés devant l’autorité, ils doivent rester silencieux, ne pas bouger et demander l’autorisation pour tout. Dans les couloirs, ils doivent se tenir calmes et restés dans le rang. Si les règles ne sont pas respectées, la sanction et immédiate. À l’inverse, les enfants doux, mignons, dociles sont favorisés, aimés et encouragés à l’être encore plus. Ils seront récompensés pour leur comportement exemplaire. Sage comme une image. Combien d’image j’ai récolté en étant un bon élève, studieux, sérieux et silencieux sauf pour intervenir en donnant la bonne réponse?

Je n’avais pas vu la douille car je sais à présent que l’élève perturbateur avait compris ce que je n’avais pas compris. Nous sommes conditionnés dès l’école pour ensuite être des citoyens obéissants, respectant les règles sans les remettre en question.

Une usine à créer des individus qui auront peur de s’affirmer, de questionner, de prendre la parole en public ou d’aborder une inconnue dans la rue sauf avec de l’alcool dans le sang.

Les notes, le bulletin et les remarques blessantes telles que « tu es un bon à rien, le cancre… » toutes ces manœuvres destinées à rendre ces futurs adultes prisonniers d’un système qui encourage le manque d’initiative, de créativité et favorise le statu quo.

Tout cela reste imprimé dans la mémoire et représente des blessures qui continuent à avoir un effet sur la vie d’adulte. Ce travail est trop bien pour moi, je ne le mérite pas, il n’est pas fait pour moi, je ne serai jamais à la hauteur. 

Un travail en profondeur doit se faire pour nous déprogrammer et nous reprogrammer. Suivre des traditions comme tout le monde sans se poser de questions. Pourquoi noël le 25 décembre? Pourquoi l’année commence le 1er janvier? En mars ça aurait plus de sens. La vie reprend, les fleurs repoussent, tout refleurit et nous retrouvons la joie de recommencer à profiter de la nature et de la température plus douce. Le soleil revit et nous rappelle que tout repart à ce moment précis. 

Fermez les yeux un instant puis pensez au mot Dieu. Sauf erreur de ma part, nous avons visualisé un vieux barbu. 

Quand j’y pense, ce système est quand même bien rodé. Tout est fait pour nous maintenir dépendant de lui et nous empêcher d’être authentique et plutôt suivre la voix du conformisme qui rassure. Un peu comme dans le rang dont je parlais un peu plus haut. En rang deux par deux. Il y a déjà un ami ou un collègue qui te surveille. Ce système ne veut pas qu’on prenne conscience de ces choses-là et pire encore, il ne veut pas notre bien. Le plus grave est que la force de l’habitude nous fait retomber dans nos travers même après avoir réalisé la supercherie.

Don et aptitudes propres à chacun.

Le soi-disant cancre a lui aussi un don ou un domaine dans lequel il excelle. L’ennui est qu’il ne le sait peut-être pas et que personne ne va l’aider à en prendre conscience ou l’aider à exploiter cette chose innée qu’il fait naturellement. Il sait faire quelque chose mieux que tout le monde et peut en faire bénéficier les autres. C’est ce que l’Univers attend de lui d’ailleurs autrement ce serait du gâchis. Pensez à cette phrase célèbre dans Spiderman : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». Cette réplique peut s’appliquer à chacun d’entre nous sans exceptions. Arrêtons de nous sous-estimer et soyons conscients de nos forces. Celles qui font la différence dans notre vie personnelle pour commencer et ensuite dans la vie de ceux qui gravitent autour de nous. Famille, amis, collègues et clients.

Nous avons tous une chose à apporter à notre société qui est notre contribution au dessein collectif puisque nous sommes tous liés en réalité. Comment faire pour savoir quel est notre rôle ou mission qui doit avoir une incidence sur la communauté? Si nos parents et enseignants ne nous aident pas à trouver, qui peut le faire? Des personnes rencontrées sur notre route mais surtout nous-même. À condition d’avoir l’esprit clair et être capable de s’éloigner du bruit et des distractions de la société. Dans le silence, la réflexion profonde, le calme, la nature peut-être. Les contextes dans lesquels on se sent bien et apaisés. Ils sont propres à chacun d’entre nous. Il peut s’agir de la pratique d’un sport, la lecture, la musique, les arts etc.

Entendre cette petite voix, notre intuition qui va nous donner les réponses à de nombreuses questions tout en nous faisant comprendre que tout ce qui nous a été appris n’est pas forcément la vérité. Nous sommes les seuls à la détenir mais celle-ci se trouve en nous et nulle part ailleurs.

Cela peut prendre du temps mais le moment venu, ce sera comme une évidence car le don en question est forcément en lien avec une passion, une qualité que notre entourage a vu depuis longtemps chez nous sans se douter qu’il fallait l’exploiter.

Sortir de la prison mentale.

Mauvaise nouvelle, on a pris perpète. Nous sommes condamnés à perpétuité et le pire c’est que nous l’ignorons. Dès notre entrée à l’école, on met notre uniforme de taulard sans le savoir. Pas nécessaire d’avoir d’uniforme scolaire, on est enfermé de toute façon. Pas besoin de barreaux, cette prison est plus perverse, elle est mentale. On ne sait même pas qu’on est dedans. On se justifie et apprend à l’aimer sans chercher à s’en évader. Dissonance cognitive. Pourquoi s’échapper d’un endroit qui n’existe pas. Pourquoi changer ce qui fonctionne et qui semble convenir à tous.

Tout simplement parce que nous devrions agir en cohérence avec nos valeurs à chaque instant. Nous devons être libres. Si pour nous tout semble parfait ainsi, alors poursuivons dans cette voie. Par contre si j’ai semé ne serait-ce qu’un léger doute dans vos esprits, dans ce cas, il est temps de penser à un plan pour la grande évasion. 

“L’histoire nous dit que les chemins de la liberté passent par les prisons.”

De Roch Carrier / Il n’y a pas de pays sans grand-père

Prison dorée : lieu agréable mais où on est privé de liberté.

“La plus étroite des prisons est la société de celui qui vous est contraire.”

De Djâmi Beharistan

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