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« La liberté dans la pauvreté plutôt que la richesse dans l’esclavage » : Ahmed Sékou Touré

blog panafricain

« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse »

« L’homme sage apprend de ses erreurs »

Une question me hante et nécessite qu’on s’y attarde un moment.

Je vous invite à vous la poser en essayant ensuite d’y répondre en étant le plus objectif possible. Cela implique de mettre vos émotions de côté et de traiter cette question en prenant de la distance sur ce qui pourrait vous rattacher à la culture noire.

Comment expliquer cette haine qui pousse l’homme noir à s’en prendre à son semblable et ce en dépit de notre histoire?

Pour illustrer mes propos, je vais prendre deux exemples.

Aux États-Unis, au moment où je m’interroge sur cette question, des africains immigrés subissent le racisme des afro américains. Ces derniers ont été victimes de l’esclavage, de discriminations dans divers domaines de la société, de violences, de meurtres récurrents comme si c’était la norme et malgré cela, certains d’entre eux infligent les mêmes traitements à d’autres noirs. Des personnes désireuses d’avoir une vie meilleure en laissant derrière eux leur famille, leur terre et se retrouvant confrontés à des individus hostiles pourtant issus des mêmes contrées à l’origine.

Un nigérian arrive aux États-Unis et se retrouve mal traité, je pèse mes mots par un américain dont les ancêtres pourraient être aussi nigérians. Vous me direz qu’il l’ignore peut-être mais c’est sans doute le plus grave. L’aliénation dans toute sa splendeur. L’ironie du sort.

Si ces hommes et ces femmes ont une aversion pour l’Afrique, c’est leur choix mais il y a avouons-le quelque chose d’incompréhensible.

Pour être tout à fait sincère, je suis comme beaucoup, intrigué par la société américaine dont la culture nous a inévitablement touché depuis notre enfance. Cependant mon attirance s’arrête ici. Visiter les villes impressionnantes de ce pays, oui, mais m’y installer hors de question. Interagir avec eux, avec plaisir, les convaincre de retourner à la source, pas certain. Je suis davantage disposé à investir mon temps et mon énergie dans les caraïbes et en Amérique Latine. Devons-nous les laisser de côté? Non évidemment! Mais il serait judicieux de se concentrer sur ceux qui manifestent l’envie de connaitre ou ressentent un attachement pour l’Afrique et laisser les autres faire leur cheminement et prendre conscience de leur africanité. Quand ils seront prêts, on sera là pour eux. Ce choix ne doit pas être imposé mais venir d’eux. S’ils se sentent américains, cela leur appartient.

Un autre cas assez similaire concerne l’Afrique du Sud. Tout le monde connaît l’histoire de ce pays où l’Apartheid est encore bien présent. Ce que beaucoup ne réalisent pas en revanche est que les victimes d’hier sont les bourreaux d’aujourd’hui en faisant souffrir les africains du continent qui ont fait le choix de s’expatrier en Afrique du Sud pour avoir une vie plus décente.

Là encore des nigérians pour ne citer qu’eux sont violentés et rejetés par des individus qui vivent pourtant en marge de la société et dont les parents ont souffert de la ségrégation avant eux.

La communauté noire n’a pas le monopole dans la discrimination d’une population par une autre qui fut jadis victime de ségrégation.

La communauté juive plusieurs fois déportée et persécutée voire même exterminée en Europe est depuis plusieurs années à l’origine de violences systématiques à l’égard des palestiniens.

Il ne s’agit donc pas de cas isolés ou d’une situation propre à la communauté noire mais plutôt d’une bien triste caractéristique de l’Homme qui ne peut s’empêcher de dominer et humilier les plus faibles. Un autre exemple beaucoup moins violent cependant est celui qui voit les européens du sud (portugais, espagnols et italiens) manifester une hostilité envers les magrébins et immigrés d’Afrique noire après avoir pourtant subi le racisme des français en arrivant sur leur sol.

Le manque de compassion, d’empathie est une faiblesse humaine que l’on peut constater dans de nombreuses situations. Pourquoi ne pas se demander avant d’agir si l’action envisagée envers autrui serait agréable pour soi si les rôles étaient inversés. Pourquoi ne pas se mettre à la place de l’autre afin de comprendre ou ressentir sa douleur et ainsi prendre conscience de certaines actions sur la psyché d’un individu. Cela éviterait bien des drames et des souffrances. Malheureusement, ce besoin de pouvoir fausse les jugements et entrainent les dérives que l’on connait.

L’unité africaine passe par une réelle prise de conscience de ses erreurs qui se répèteront tant qu’on ne les aura pas analysées et comprises. Le temps doit nous permettre d’apprendre et les erreurs doivent nous aider à comprendre. L’erreur est humaine parait-il, sous-entendu, notre imperfection justifie que l’on se trompe. Par contre commettre la même erreur à plusieurs reprise implique que nous ne faisons pas notre part de travail. Celle qui consiste à méditer sur des défauts et comportements récurrents qui nous poussent inévitablement à retomber dans nos travers. Briser ces cycles est nécessaire car selon moi, ils se perpétuent de vie en vie et de génération en génération. Que ce soit dans nos vies personnelles, dans nos familles, au niveau d’un groupe de population et même à l’échelle de notre civilisation, on doit à un moment donné casser la chaîne et sortir de ce cercle vicieux dans lequel on s’est enfermé depuis des années pour ne pas dire des siècles.

« L’Histoire est un éternel recommencement, et presque toujours pour le pire » :  Boubacar Boris Diop.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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